Le Mouvement de défense des propriétaires de chiens genevois a établi une liste détaillée des bêtes à poils des candidats, photos à l’appui.
Si, lassé du jeu politique traditionnel, vous cherchez un critère original pour choisir vos candidats aux prochaines élections cantonales, le Mouvement de défense des propriétaires de chiens genevois (MDPCG) a la solution. Dans une liste pour le moins originale publiée sur son site, l’association essaie de recenser tous ceux possédant un animal domestique, afin d’en informer les électeurs qui auraient à cœur de prendre en compte ce critère.
La liste permet de connaître l’espèce et la race de l’animal, mais aussi son nom, son âge et son sexe. On pourra y apprendre, par exemple, qu’Anne Hiltpold possède un chien mâle croisé border collie/berger australien de 5 ans prénommé Bob.
Au total, 12 des 23 candidats au Conseil d’État se sont prêtés au jeu, contre 108 sur 691 de ceux au Grand Conseil.
But de l’initiative
Quel est cependant le but de l’initiative? Manuel Alonso Unica, président du comité de l’association, explique: «Nous cherchons, et ce de manière totalement apartisane, à mettre en avant les candidats qui ont des animaux domestiques. En effet, nous estimons que ceux-ci sont les plus à même de pouvoir comprendre les problématiques spécifiques auxquelles font face les propriétaires d’animaux, que nous défendons.»
Il raconte que l’association a été créée en réaction au cas d’un propriétaire qui s’était fait amender parce que son chien avait uriné dans l’espace public. «Cela était, selon nous, un non-sens total. Encore aujourd’hui nous constatons une incompétence des autorités dans ce domaine, où certaines injustices demeurent. Par exemple le fait que, selon le règlement d’application de la loi sur les chiens, ceux-ci ont interdiction d’aller sur le gazon dans tous les parcs publics, même en été alors que le bitume leur brûle les pattes.»
La liste a été élaborée sur la base d’un questionnaire envoyé aux secrétariats des différents partis. Les candidats ont pu y répondre de manière volontaire. «Même si tous n’y ont évidemment pas répondu, il s’agit, je pense, d’un échantillonnage plutôt honnête. Tous les partis y sont plutôt bien représentés. Cela m’aurait d’ailleurs dérangé que ce ne soit pas le cas», conclut-il.
Même des vidéos
Plus de la moitié des candidats au Conseil d’État ont répondu au questionnaire. Certains, à l’image d’Anne Hiltpold, Philippe Morel ou Françoise Nyfeller, ont même participé à une petite vidéo réalisée par l’association.
«C’est une cause qui m’a toujours tenu à cœur, c’est pourquoi j’ai volontiers participé à la démarche, explique Philippe Morel, candidat MCG. J’ai d’ailleurs toujours récupéré mes animaux à la SPA, dont je fais partie afin d’aider à mon échelle. Je pense que le politique se doit d’être plus attentif à ces questions, notamment la maltraitance animale.»
Un avis que partage la socialiste Carole-Anne Kast, qui a également adopté ses trois chats auprès de SOS chats: «Il est nécessaire, je pense, d’informer les gens souhaitant prendre un animal qu’il existe des refuges, ainsi que de mieux gérer les questions d’abandon et de maltraitance.»
Pour la PLR Anne Hiltpold, il serait d’autre part «important que le Canton dispose de plus d’espaces de liberté pour les animaux, notamment une plage pour chiens».
Finalement, que pensent-ils de la dernière pétition lancée par l’association, qui s’attaque à l’interdiction des chiens sur les pelouses? Les trois candidats interrogés se disent globalement favorables à un assouplissement. Ils insistent cependant sur la nécessité de trouver un juste milieu, notamment à cause des questions de propreté.
