Deux jours après l’annonce d’une large coalition de droite, inédite au bout du lac, les candidats du Centre, du MCG, du PLR et de l’UDC ont présenté une gerbe de propositions communes
Il aura fallu deux ans, une constellation d’avances refusées, un premier tour qui rebat les cartes et le succès insolent du paria Pierre Maudet, mais l’image est là: les candidats du Centre, du PLR, du MCG et de l’UDC côte à côte derrière une table du Café Papon, non loin d’une tour Baudet que tous convoitent. Mercredi en fin d’après-midi, l’inédite Alliance genevoise a présenté le socle commun sur lequel elle s’est bâtie en vue du second tour des élections genevoises au Conseil d’Etat, qui se joue le 30 avril.
«Nous avons chacun nos différences et nos sensibilités, a posé d’emblée la PLR Nathalie Fontanet. Mais nous avons établi un programme de propositions communes, dans le but d’atteindre une majorité gouvernementale en conformité avec celle du Grand Conseil.» Dimanche, les urnes ont en effet accouché d’un net revirement à droite du parlement, ne laissant à la gauche qu’un tiers des députés. Quant à Pierre Maudet, il n’est plus le bienvenu. Sa condamnation pose un «problème institutionnel», tranche la présidente de l’UDC Céline Amaudruz, qui rapporte avoir consulté des conseillers fédéraux au sujet de l’ex- magistrat.
«Moins d’impôts, plus de pouvoir d’achat»
Sans surprise, c’est avant tout la fiscalité qui cimente l’Alliance genevoise. «Moins d’impôts, plus de pouvoir d’achat», voilà son slogan. «Nous souhaitons réduire la fiscalité sur le revenu des personnes physiques afin d’augmenter leur pouvoir d’achat», explique la ministre PLR. Mais les modalités de cette réduction restent encore à définir. La nouvelle coalition souhaite également des mesures fiscales sur l’outil de travail, «pour encourager la création d’entreprises et d’emplois», et dans le domaine de la santé avec des déductions sur les primes d’assurance maladie.
En matière de logement, les quatre partis se sont mis d’accord sur la volonté de construire davantage de «propriétés par étages (PPE) à prix abordables» et de logements à loyer contrôlé afin de «garantir l’accès au logement pour la classe moyenne», a défendu la centriste Delphine Bachmann. Selon elle, le nombre de logements sociaux est actuellement suffisant à Genève. Sur la mobilité, la droite s’est accordée sur un dispositif plutôt centriste: développer les modes de transport alternatif pour les frontaliers, prioriser les modes de transport par zone en concertation avec les milieux concernés, ou encore «développer les mobilités douces sans mettre en danger les utilisateurs de la route». Ce n’est autre que Lionel Dugerdil, le candidat UDC dont le parti a combattu toutes ces mesures, qui a présenté ces propositions.
En matière de formation, l’alliance s’est mise d’accord autour de plusieurs objectifs communs: développer la formation dans les domaines stratégiques de la santé, du numérique et de la transition énergétique, mais aussi «financer les reconversions dans ces domaines», a présenté le candidat MCG Philippe Morel. Quant à la candidate PLR Anne Hiltpold, elle défend l’horaire continu à l’école, la scolarisation dès 3 ans et le développement de cycles d’orientation «à taille humaine, près du domicile des jeunes». Elle entend également «intensifier la lu$e contre les violences et les harcèlements en milieu scolaire». Parmi les mesures consensuelles, on peut encore citer l’allègement du «fardeau bureaucratique» pour les entreprises et les policiers.